présence française en Serbie

La Serbie

Nous nous inquiétons un peu en entrant en Serbie en voyant le thermomètre  indiquer 3°C. En effet pour nous rendre à NIS , 3e ville du pays, où nous  rencontrerons  Hélène, directrice du centre culturel  français , nous devons traverser une région montagneuse.

A la frontière entre la Bulgarie et la Serbie, entre Sofia et Belgrade, une file d’environ 1km de camions attendent leur tour pour se faire contrôler par les douaniers. Fort de notre expérience récemment acquise, nous passons  la ligne continue pour dépasser ce flot et nous positionner au dernier moment dans la file de voitures. Un premier policier nous demande le passeport qui ne le passionne pas ; le second nous fait signe de passer ; le 3e, regarde l’un des deux passeports, nous regarde et dit : »touristes». J’acquiesce, il nous fait signe de rouler. C’est parti pour la Serbie. Nous espérons trouver rapidement le seul camp que nous avons repéré 20km plus loin. Ils se font très rares maintenant, tout le monde commence à hiberner.

Dès les premiers kilomètres, nous voyons que la neige recouvre les prairies de chaque côté.  Avec un peu de mal nous trouvons le camp où nous sommes forts bien accueillis mais nos hôtes, en seconde langue,  ne connaissent que l’allemand à force de voir les turcs travaillant en Allemagne rentrer à la maison pour les vacances. Eh oui,  c’est la route.

Devant notre envie manifestée d’apprendre quelques mots, la maitresse des lieux, après nous avoir servi un café,  nous fait un cours en règle en insistant sur la prononciation.

–          « dobar dan » : bonjour

–          «  dovidenja » : au revoir

–          « hvala » : merci

–          « rakija » : eau de vie   (pourquoi  ce mot, c’est une idée d’Hélène qui veut nous la faire apprécier).

Facile n’est ce pas. Et maintenant en route pour NIS. Heureusement ,  nous avons regagné  1 heure à la frontière, nous sommes revenus à l’heure française.

12h précise, sous le soleil, nous prenons Hélène à sa descente du bus qui la ramène de Belgrade où elle est allée rendre des comptes à sa hiérarchie. Le temps de stationner en sécurité près du centre de Nis et nous voilà partis vers l’immense marché de la ville qui se tient chaque samedi. Sur les étales on y trouve tout : légumes, vêtements, chaussures, matériel en tout genre, chargeur pour téléphone, chambres à air, poussettes d’occasion etc.……..

Petite séance de travail  au sujet de l’institution que dirige Hélène : Cet établissement, qui dépend de l’ambassade de France est un des 150 centres que la France a installés dans  91 pays du monde. Avec un statut différent mais pour des missions comparables, la France a par ailleurs, 1098 alliances françaises dans 138 pays.

9-helene emerydevant le centre culturel francais (Small)Hélène Emery à Nis en Serbie

Le centre culturel français est chargé de promouvoir la culture française, de former à la langue française, de participer à l’élaboration de projets culturels, d’assister le pays dans ses besoins de développement culturel.

A titre d’exemple, il y a en formation au français, des serbes qui veulent venir faire leurs études en France, d’autres qui travaillent dans une entreprise française installée en Serbie, d’autres qui veulent voyager en France…..

Sur des projets de collaboration : NIS possède un site  archéologique  important qui n’est pas mis en valeur. Par ailleurs, Arles ,en France,  a développé une compétence particulière sur ce sujet. Le centre culturel met en relation  les deux villes pour établir un partenariat pour transmettre cette expérience.

Le centre crée des évènements culturels. Par exemple : le mois du documentaire,  10 DVD français, sélectionnés, sont envoyés au centre qui a en charge la traduction du sous titrage pour les présenter à Nis.

5000 personnes serbes participent  à ces animations, chaque année.

Ainsi le centre culturel français est un vrai centre culturel dans le pays en lien avec tous les autres partenaires chargées de la culture du pays.

Cette institution contribue largement au rapprochement des cultures qui favorisent une meilleure compréhension entre les pays. Hélène nous a également dit qu’elle appréciait les bonnes relations qu’elle entretenait avec ses interlocuteurs locaux et les  serbes en général.

Pour devenir directrice,  Hélène  Emery , 27 ans, a fait un  master de » gestion de projet culturel ». Elle a fait différents stages, dont un à l’institut français de Bucarest. Elle est en contrat VIA (volontaire international en administration). Cette expérience de quelques années la conduira à d’autres responsabilités en France ou à l’étranger, selon ses choix.

Merci  Hélène de ton accueil et de  nous avoir expliqué ta mission, bon courage pour la             suite.

C’est à NIS  que nous avons le contact le plus important avec la SERBIE .Nous y avons vérifié le caractère enthousiaste et chaleureux  de ce pays lors d’une soirée dans un kafana. C’est un restaurant, très convivial, où les gens (beaucoup les hommes), viennent discuter autour d’un verre ou d’un repas .Un groupe de chanteurs animait la soirée, sur les airs du pays, entrainant un peu tout le monde à chanter au fur et à mesure que l’ambiance  chauffait.

De retour de NIS, nous décidons de nous arrêter chez notre professeur de serbe pour une 2ème  leçon. Même accueil, et immédiatement les précisions sur la position des lèvres pour dire « dober dan ».  Après une bonne nuit et malgré un temps peu engageant, sur ses conseils, nous décidons de nous rendre à un monastère orthodoxe, non loin de là. Nous prenons de superbes routes de montagnes, quelques villages accrochés ça et là. 12 km plus loin, nous arrivons sur le site du monastère, merveilleux. Nous sommes accueillis par un petit moine, l’œil vif, la barbe longue et touffue, les cheveux tressés sur le dos et un bonnet noir sur la tète.il  nous ouvre la porte de la chapelle, nous laisse et repart à ses occupations.

Nous découvrons, comme dans tous ces lieux, des icones recouvrant les murs intérieurs. Quelques bougies embaument l’atmosphère paisible. Nous prenons quelques photos et sortons. Quittant l’enceinte, nous entendons notre hôte nous appelant en essayant de nous rattraper .Une conversation animée, bilingue, sans  un mot en commun, s’engage. Au milieu des mots nous repérons « cafa », que nous traduisons immédiatement par « café ». Il nous accompagne dans un petit salon, où il nous laisse seuls  pendant 10 minutes, puis il revient avec un plateau, avec café, jus de fruit, et rajika (merci Hélène pour la formation). La conversation reprend de plus belle. Il comprend PARIS et revient avec une carte du monde .…. et il faut immortaliser l’instant. Je le prends en  photo, et il veut nous prendre de même, ce qu’il fait sur son téléphone portable. Exceptionnel  non !!!

Cette magnifique région a quelques autres monastères, où vivent des moines, presque  en autarcie, avec de petites  fabrications. La solitude développe en ces moines une grande qualité d’accueil.

IL nous semble que l’on aurait pu faire cette rencontre au fond de la chine, de la Sarthe ou d’ailleurs. La quiétude de la vie en ces lieux semble ne pouvoir être perturbée par aucun régime politique ou révolution économique. Un peu comme s’ils avaient déjà atteint l’éternité, hors du temps.

30-moment de convivialité avec notre hôte- serbie 129 (Small)moment de convivialité près du paradis

C’est par cette rencontre inattendue que nous rejoignons la frontière serbo –bulgare. Nous dépassons la file de camions en attente et nous nous faisons contrôler par deux jeunes femmes policières blondes souriantes.

De nombreux endroits valent le détour en Serbie, notamment dans les régions montagneuses du sud. Nous ne sommes pas allés jusqu’à BELGRADE, la capitale, plus au nord.

Notre passage en Serbie fut bref et dense, juste le moment d’apprécier ce pays qui connaît encore des difficultés économiques importantes et dont  les négociations pour l’entrée dans l’Europe sont actuellement bloquées. Nous espérons  que ses dirigeants   créeront  les conditions de son entrée dans l’union européenne, certainement que sa population le mérite.