Allemagne, dernier pays avant notre retour
L’ALLEMAGNE, dernier pays avant notre retour .
Nous achevons notre voyage en Allemagne, dernier pays avant notre retour en France.
Nous quittons Prague le 2 janvier sous la neige pour rejoindre le pays le plus peuplé de l’Union Européenne avec 82 millions d’habitants.
Nous sommes très contents de pouvoir y rencontrer Yohann, notre neveu, qui travaille à Berlin ainsi qu’un couple de voyageurs avec qui nous avons créé des liens en Pologne, au bord du lac Augustow, lors d’un magnifique coucher de soleil. Ce couple propose de nous accueillir chez lui en Forêt Noire à Baiersbronn.
Nous avons remis à plus tard, pour raisons climatiques, la visite de l’un des symboles du développement durable: la ville de Frieburg.
Et pour conclure notre voyage en Europe, nous avons rendez-vous avec un député européen d’origine sarthoise au Parlement de Strasbourg le 20 janvier.
Toutes ces rencontres prévues en fin de parcours nous redonnent de l’énergie.
Nous arrivons dans le pays, en Saxe. Nous sommes témoins de la place qu’occupe le développement des énergies renouvelables en Allemagne car des champs d’éoliennes se succèdent sur notre route. Bien qu’utilisant encore des énergies fossiles très polluantes comme le charbon et le pétrole, ce pays est, dans le monde, un des premiers fabricants et utilisateurs des énergies solaires et éoliennes. Il s’est engagé, par ailleurs, à sortir rapidement du nucléaire.
Nous sortons de l’autoroute à environ 40km de la frontière et nous nous enfonçons dans la forêt vers Senftenberg. Le paysage, dans son manteau neigeux, est magnifique. Le givre sur les arbres nous transporte dans un véritable conte de fée. Nous pourrions rouler ainsi des heures et des heures dans ce décor inoubliable malgré la neige et les ornières sur la route. Nous mesurons la chance que nous avons de disposer de tout ce temps pour pouvoir profiter de ce que la nature nous offre jour après jour dans ce voyage.
Nous cherchons le camp « Familienpark » que nous trouvons au milieu d’une forêt et près d’un grand lac à Senftenberg , mais il est tard et la réception est fermée. Un jeune couple nous explique que pour la nuit, des emplacements sont prévus à l’extérieur avec un branchement électrique. Nous sommes à peine parvenus à l’endroit donné qu’un chasse-neige du camp arrive pour dégager la place (environ 30cm de neige) et nous aide à nous mettre dans le bon sens pour pouvoir repartir.
Le lendemain, nous nous installons pour 3 nuits en plein milieu de la forêt enneigée. Nous sommes totalement dépendants des sanitaires du camp (cuisine, douche, lave-linge).
La durée du jour est courte à cette période depuis quelques semaines puisqu’à 16h30, il fait totalement nuit. Le manque de soleil, le froid, notre perte d’autonomie en eau et en chauffage créent quelques tensions que nous gérons au mieux pour chacun.
Ce site est situé en ex Allemagne de l’Est. Nous voyons de nombreux aménagements dans cette magnifique région de lacs, cela laisse entrevoir une activité débordante à la belle saison.
Après avoir vécu presque en ermites pendant 3 jours, nous sommes très contents de reprendre la route pour voir Yohann à Berlin. Il habite, en colocation, dans une résidence qui se trouve le long du « mur de la honte » abattu en novembre 1989.
Juste quelques mots pour nous remémorer l’histoire de la construction de ce mur.
Nous nous souvenons que, à la fin de la seconde guerre mondiale, Berlin est divisé en 4 zones d’occupation. Les secteurs ouest de la ville qui sont administrés par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis se trouvent alors enclavés dans la zone d’occupation russe. La Russie occupe à l’Est 45,6% de la ville.
Nous nous rappelons aussi la création de la RFA (République fédérale allemande) en 1949 puis peu après, la RDA (République démocratique allemande sous le régime communiste).
Malgré le contrôle à la frontière entre ces républiques, un exode important (plusieurs milliers) de personnes qualifiées et d’étudiants de la RDA vers la RFA entre 1949 et 1961 crée un problème économique très important pour la RFA et c’est dans la nuit du 12 au 13 août 1961 que débute la construction du mur autour de Berlin-ouest qui restera enclavé pendant 28 ans…
Reprenons le cours de notre voyage. Nous entrons dans la ville de Berlin et, surprise ! Enfin pas vraiment : Berlin est sous une épaisse couche de neige. (Température : -7°C la nuit dernière ; -4°C dans la journée). En fait, la surprise est ailleurs ; les grandes voies sont dégagées mais les petites rues ainsi que les trottoirs sont difficilement praticables. C’est étonnant pour une ville de cette taille. Nous nous demandons comment font les personnes âgées pour sortir ?
Yohann nous donne rendez-vous chez lui en fin de journée après sa journée de travail et son temps de trajet d’une heure en bus.
Yohann est ingénieur, il s’est spécialisé en physique médicale. Après avoir eu un poste de
Technicien médical et manipulateur en cabinet privé, il est venu vers une activité correspondant plus à son souhait. Aujourd’hui, il travaille dans un établissement médical public d’environ 14000 collaborateurs, à Berlin.
Le but de l’équipe, dans laquelle il s’investit, est l’expertise en physique médicale et plus spécialement le contrôle sur la qualité des rayonnements pour le meilleur équilibre entre efficacité et limitation des risques.
Très curieusement, cette rencontre nous a rappelé celle avec Alin, en Roumanie. En effet, Yohann est venu naturellement travaillé en Allemagne, après y avoir fait des stages d’études. L’Allemagne lui paraît proche depuis toujours, car ses parents, lorsqu’il était enfant, participaient à des échanges avec un village dans le cadre d’un jumelage entre l’Huisserie en Mayenne et Kolbingen en Forêt Noire (sud de l’Allemagne). Nous avions même à l’époque, en 1993, entendu parler de périple vélo entre les deux communes. N’est- ce pas Didier!!!
Dans les deux cas, des amitiés naissent, des habitudes se prennent, le regard s’élargit, le pays grandit au delà des frontières.
Autre signe de notre temps, Yohann nous dit ne pas avoir de voiture. Ses moyens de transport principaux sont: vélo, bus, association train- vélo, covoiturage. Il est en colocation. Il se sent nomade. Tiens, ça nous parle un peu tout cela.
Après une soirée agréable, nous quittons Yohann sur le trottoir enneigé de Berlin, avec une température glaciale. C’est sympa de rencontrer le fils de sa sœur à Berlin lors d’un voyage en Europe.
Le lendemain, la découverte de Berlin par une journée grise et froide n’est pas excitante très longtemps. Habituellement, nous parcourons le centre des villes à pied pour s’en imprégner et débusquer les particularités à photographier mais aujourd’hui, compte-tenu des conditions climatiques et des difficultés à se déplacer sur les trottoirs, nous emmenons notre roulotte.
Elle nous permet d’avoir un aperçu de cette ville de 3 400 000 hab. qui s’étend sur environ 30km. Nous photographions au passage, la porte de Brandebourg, le dôme français en face du dôme allemand et bien d’autres bâtiments qui s’éloignent trop vite de notre regard. Nous traversons des quartiers qui dégagent une ambiance colorée, chaleureuse tandis que d’autres sont plus austères.
Les berlinois semblent aguerris à ce type de temps et poursuivent leurs activités habituelles. C’est ainsi que nous les voyons tenter des chorégraphies, parfois très originales, pour retrouver leur équilibre sur le trottoir glacé, tout en vaquant à leurs occupations : shopping, pose sandwich ou cigarette dans la rue, sortie avec bébé dans la poussette, déplacement à bicyclette…chacun est engoncé dans son manteau et a le bonnet enfoncé jusqu’aux yeux. Et on parle de réchauffement climatique !
En ce qui nous concerne, ce froid épuise nos réserves d’énergie depuis quelques semaines ainsi que les batteries de la roulotte. Notre ficus et notre bambou manifestent également des signes de souffrance…
Un sentiment de frustration nous envahit car les conditions climatiques ne nous permettent pas de visiter comme il se doit cette ville chargée d’histoire.
Nous avons à peine quitté Berlin que nous prenons date pour revenir rapidement. Nous roulons vers Baiersbronn situé en Forêt Noire où nos amis du lac d’Augustow nous attendent.
Karl-Heinz et Karin, enseignants retraités, forment un couple que nous avons plaisir à retrouver. Nous nous connaissons peu mais nous savons déjà que nous partageons beaucoup de choses comme l’intérêt pour le voyage, la protection de notre environnement, l’importance de l’alimentation pour la santé, le sentiment d’appartenance à l’Europe, le développement vital pour la société de l’humanisme…
Notre arrivée en Forêt Noire, au sud-ouest de l’Allemagne, nous donne plutôt l’impression de pénétrer en « Forêt blanche ». Baiersbronn se situe dans le Bade-Würtemberg. Elle regroupe une dizaine de villages et comprend environ 16 000 habitants sur un territoire d’une superficie de 19 000 hectares avec 10 sommets de plus de 1000 mètres. Strasbourg se trouve à 80km de cette ville. C’est un véritable paradis pour les vacances mais surtout pour les autochtones. Il y a 11OOkm de chemins de randonnée pour les marcheurs et les cyclistes à la belle saison.
Nous trouvons que Baiersbronn a beaucoup de charme sous la neige. Karin et Karl-Heinz nous emmènent marcher non loin de Kniebies à environ 1000m d’altitude, où en 1999, la tempête a détruit sur un flanc de montagne toute la végétation.
A titre expérimental, le service des forêts a laissé en l’état une parcelle, après la tempête et dégagé l’autre parcelle.
Nous sommes surpris de voir, d’un côté, une partie où la nature, sans l’intervention de l’être humain, se développe à grande vitesse tout en composant avec les arbres morts restés sur place. La flore et la faune ont repris le cours de leur vie en harmonie. Ce paysage sous la neige est fait de tableaux extraordinaires que nous avons fixés sur la « pellicule » et que nous offrons à chacun pour le plaisir des yeux.
Tout près, de l’autre côté, la montagne, nettoyée, débarrassée de tous ses arbres morts, peine à se reconstituer…Nous avons devant nous une colline avec très peu de végétation. Le contraste avec l’autre partie est frappant. Nous constatons que la nature n’a pas toujours besoin de l’être humain pour nous offrir un cadre de vie agréable et harmonieux.
Au cours de notre randonnée, nous longeons de très nombreuses pistes de ski de fond. Nous nous arrêtons auprès d’un grand lac gelé pour nous reposer au soleil. C’est un moment de bonheur !
La musique et plus particulièrement la pratique du piano est une passion pour Karl-Heinz qu’il nous fait partager simplement. Nous avons aussi l’opportunité et le plaisir d’écouter, lors d’une soirée dans la ville voisine, l’orchestre philharmonique des jeunes de Munich composé d’une trentaine de musiciens de 16 nationalités différentes. Nous avons un sentiment de fierté et d’admiration en voyant et en écoutant ces jeunes. Leur détermination à offrir une prestation de grande qualité, leur belle complicité, leurs talents de musiciens et de compositeur pour l’un d’entre eux qui nous parait très jeune génèrent beaucoup d’émotions.
Karin et Karl-Heinz nous confient leur amour et leur passion pour leur belle région et font des envieux.
Alors c’est vraiment fini ?
amitiés de Philippe et Nicole
Merci pour les CR de ce voyage.
tres amicalement
Annie et Olivier
Bonjour,
J’avais pris l’habitude de lire ce blog de voyage avant d’aller me coucher ; je sens déjà que cela va me manquer !
Merci de nous avoir fait partager ces moments privilégiés.
Très cordialement,
Anne-Lise & Frédéric Nallet
Ces racines ne sont pas à leur endroit, c’est sur, mais elles ont voulu faire les coquettes, et se faire photographier, elles se trouvent belles, et elles ont bien raison.Merci pour ces voyages froids, givrés, etc ….Amicalement. Micheline.