passage en terre africaine
Après l’Europe nous partons à la rencontre d’une culture et d’un projet , au Sénégal. Au préalable, un de nos amis africains s’est exprimé sur les quelques questions que nous avions émises avant notre départ. Il s’agit de Eric Pare du Burkina Faso. Eric travaille depuis 8 ans dans des ONG s’impliquant dans le développement de son pays. voici ses commentaires en direct:
Chère Geneviève, cher Daniel,
Pas facile de répondre aux belles et importantes questions que vous poser. Soit je fais très court, soit je m’engage dans un truc qui sera trop long. En attendant avec impatience VOS impressions pour ainsi pouvoir partager avec vous, j’opte donc pour des réponses (« analyses ») très succinctes.
« Parlez nous de votre amour de ce continent … »
Mon amour se résume à la pluralité des cultures qu’on y rencontre. De toutes ces cultures, on voit l’émergence de certaines valeurs communes qu’on retrouve dans un pays ou bien dans un autre. Même si le « soucis du matériel » tend à prendre le dessus du fait de multiples influences, beaucoup de faits relèvent encore de valeurs morales et de la prise en compte de l’être humain dans les relations.
« Analyse » de la situation politique et économique
Sur le plan politique
Dans plusieurs pays francophones, la politique est déterminée par des dirigeants qui n’ont d’autres objectifs que celui de s’enrichir. On le voit très clairement dans les pays comme le mien, le Togo, le Gabon, le Cameroun, le Sénégal, la République Centrafricaine, le Congo, le Tchad, etc.
Ces hommes politiques, qui sont malheureusement souvent des dictateurs ,sont soutenus malgré tout par la France (et ses entreprises) pour des raisons claires de sauvegarde de ses propres intérêts économiques sur le continent.
Voir les évènements qui se produisent régulièrement sur le continent.
Sur le plan économique
Je constate simplement, que sans une indépendance politique réelle de nos États, il me paraît difficile d’amorcer un véritable décollage économique.
C’est clair, ce développement économique est compromis tant que les relations avec la France ne seront pas d’abord assainies.
« Vos interrogations » …
Comment expliquer que des pays qui regorgent de ressources soient parmi les plus pauvres ?
Comment expliquer des troubles réguliers dans des pays qui ont pleinement les moyens de se développer ?
Comment faire pour se défaire de cette nébuleuse qu’on appelle la « France-Afrique » qui est une épine aux pieds des populations africaines et qu’on traîne depuis 50 ans ?
Quand est-ce que la France-Afrique prendra fin sur le continent ?
Comment faire pour changer le regard négatif de certains occidentaux sur le continent, regard alimenté par des personnes (personnes politiques, médias, etc.) ayant une volonté de ne pas reconnaître la particularité d’un continent et qui utilise des relents racistes pour favoriser son pillage ?
Face à l’appétit démesuré de la Chine qui déploie ses tentacules sur le continent, de plus en plus de situations explosives sont à craindre.
« Comment l’apprécier ? »
Pas facile pour moi de parler du « continent africain ». Tout est complexe. Et je compte sur vous, grands voyageurs, pour avoir un regard sans a priori (ou idées préconçues), compréhensif et analytique sur le pays et les cultures que vous allez découvrir.
A vous de nous raconter !
Eric
remarque de Daniel. Pour vous faire un avis plus précis de cette question de la Franceafrique, vous trouverez des ouvrages très intéressants en allant chercher sur internet.
Au cœur d’un oasis recréé à Ndiamane à 100km de Dakar
Bonjour les amis,
Je profite de votre blog pour faire la pub du film-documentaire de Coline Serreau « Solutions locales pour un désordre global » (sortie 7 avril prochain, à vérifier) que j’ai vu en avant première. Même si certaines des choses dîtes dans ce film sont déjà connues, une piqûre régulière de rappel est bénéfique, en tout cas pour moi, ça l’est. Pierre Rabhi était présent et il a répondu aux questions après le film. Il a rapidement rappelé ses nombreuses actions dans le domaine de l’agro-écologie notamment dans les pays du Sud. Il nous a également annoncé qu’une fondation était en cours de création. Il a mis l’accent sur la dimension essentielle (spirituelle)-notre responsabilité d’être humain- qui donne le sens profond à tout ce pourquoi il œuvre. Le film fait bien ressortir l’importance du lien indispensable entre les champs, l’animal et la forêt, ce lien entre le monde animal et végétal,rompu dans nos sociétés productivistes.
Je viens de comprendre (en surfant sur internet) que l’association Sahel People Services-celle que vous avez rencontré- est en partenariat avec l’association Terre et Humanisme dont tu m’avais parlé Geneviève mais je n’avais pas fait la connexion avec P.Rabhi.
J’attends bien « sagement » et si le cœur vous en dit, vos nourritures d’impressions, celles qui ressortent de votre plongée en terre Sénégalaise.
Bises, Elisabeth
Merci Elisabeth pour tes informations très intéressantes.
Notre voyage est très dense. Nous avons préparé divers chapitres que nous mettrons au fil du temps sur le blog. le premier arrivera dans une semaine environ. Bien sur que notre rencontre avec Sahel people service aura une place spéciale. Nous avons une multitude de choses à vous raconter sur ce pays qui n’arrête pas de nous surprendre. Pour la deuxième partie de ce voyage, nous avons la chance d’avoir un compagnon de route hors du commun,je veux parler de Bary, sénégalais et citoyen du monde. MERCI Pierre de nous l’avoir fait connaître.
A très bientôt……genevieve et daniel