l’arrivée de l’automne en slovaquie
L’ARRIVEE DE L’AUTOMNE EN SLOVAQUIE
Nous quittons Zakopane dans le sud de la Pologne où nous sommes restés 10 jours dans l’attente d’une pièce pour notre roulotte. Nous rejoignons KOSICE en SLOVAQUIE, à 160 kms. C’est le 22 septembre et l’automne pointe le bout de son nez.
La Slovaquie est un petit pays d’Europe centrale avec ses 49000 km2. Elle a acquis son indépendance en 1993 au moment de la partition de la Tchécoslovaquie. Avec une population de 5,3 millions d’habitants, elle fait partie des plus petits états de l’Union Européenne depuis 2004.
Nous sommes impressionnés par la beauté du paysage montagneux (4/5ème du pays). Les forêts se parent des couleurs de l’automne et nous sommes comme deux enfants, le nez collé au pare-brise, les yeux rivés sur la montagne pour ne rien manquer du spectacle.
Nous remarquons les nombreuses exploitations forestières. Nous apercevons également sur les hauteurs, de nombreux châteaux et forteresses. Le château de Spis, que l’on aperçoit de loin, est l’un des ensembles fortifiés les plus importants d’Europe centrale.
Puis, nous traversons des villages qui nous ramènent à la réalité de la vie de leurs habitants. Les maisons sont très modestes ainsi que le niveau de vie. Nous arrivons dans un quartier très pauvre habité par des Roms : des baraques en bois ; un environnement dégradé, sale… et une population importante dont beaucoup d’enfants… Ces images sont saisissantes et choquantes dans un si beau pays. Plus loin, c’est tout un pan de colline qui est occupé par ces familles dans les mêmes conditions, éloignées des villages. De nombreuses questions nous taraudent et nous demandent des recherches, des échanges avec des locaux pour mieux comprendre la situation de ces hommes, femmes et enfants.
Le 28 septembre, il fait 28°C à KOSICE . Ce sont pour nous les premières grandes chaleurs depuis notre départ mi-juillet. Nous rechargeons les batteries…
Kosice(240 000 hab), deuxième ville du pays après Bratislava est un centre culturel, scientifique et économique important. Comme la plupart des villes, Kosice a une place centrale avec une église au milieu. La place longue d’un kilomètre ressemble plutôt à une large rue le long de laquelle sont regroupés tous les monuments importants. Le plus important est la cathédrale Ste Elisabeth de style gothique flamboyant. Notre balade nous conduit dans les jardins avec leur jet d’eau ; nous enjambons les rails du tram pour longer les rues et découvrir les belles boutiques. La musique classique diffusée crée une ambiance sereine et agréable. Nous trouvons par hasard un petit magasin de produits diététiques.
Nous déjeunons en ville. Au menu : deux pizzas, l’une de 350g à 2,80€ et l’autre de 500g à 5€ plus une bière (50cl), une petite bouteille d’eau, un thé, et un expresso pour un montant total de 11€ ; repas pas très équilibré je vous l’accorde mais cela indique seulement que par rapport à la France, les prix dans la restauration sont divisés par 2.
Dans cette ville, il est très difficile de trouver une place de stationnement et qui plus est sécurisée. Nous nous sommes dit qu’en nous garant tout près d’un poste de police nous pourrions quitter notre roulotte l’esprit tranquille. Nous étions à peine descendus de notre véhicule, qu’un policier est venu nous verbaliser (30€) car nous nous étions mis sur les emplacements réservés de son service !!! Quelle idée ! Désormais, nous allons devoir raisonner autrement !
A la sortie, nous remarquons que la ville est encerclée de quartiers avec de nombreuses barres d’immeubles de 8 à 10 étages et plus.
Nous arrivons à ZVOLEN sur un camping situé à 1,5 km du centre ville. Une sortie nocturne nous amène sur une immense place arborée et bien aménagée. Tous les bancs sont occupés par de jeunes internautes. Le lendemain, dans la matinée, c’est la fête des écoles maternelles sur cette grande place : musique, danses, chants…Les professeurs des écoles guident avec beaucoup de patience leurs petits protégés. Les parents et grands parents dévorent des yeux leurs chérubins. Nous, nous admirons ces enfants plein de vie et de spontanéité, fiers de leur production. (cf.photos). C’est émouvant de voir tout ces jeunes bambins qui sont l’espoir et l’avenir du pays. Je pense alors à nos trois petits poussins qui ont presque le même âge…
Svolen a aussi son château au-dessus de la ville historique moyenâgeuse construit au 14ème siècle sous le règne de Louis I , roi de Hongrie de la famille d’Anjou.
Puis direction BANSKA BYSTRICA à 22 km ( 85 000 hab.). C’est l’une des villes slovaques qui a le plus bel emplacement géographique. Elle a connu une grande prospérité au 15ème et 16ème siècle grâce à l’exportation dans toute l’Europe de minerais et particulièrement du cuivre local.
Une place immense occupe aussi le centre de la ville avec de nombreuses maisons ‘bourgeoises. C’est l’endroit le plus animé quand les touristes et les étudiants occupent les cafés et les restaurants.
Nous poursuivons notre route et passons la nuit au bord du lac de LIPTOVSKA MARA où nous rencontrons un jeune voyageur anglais, seul à bicyclette, parti pour 3 mois à la fin de ses études, temps de transition nécessaire pour lui avant d’entrer sur le marché du travail.
Dernier arrêt à TRENCIN avant d’arriver à Bratislava le 26 septembre de nouveau au bord d’un lac dans le camping de Zlaté Piesky situé à 5 kms du centre ville et à proximité de Tesco, un grand centre commercial et d’un arrêt du tram ; une situation très pratique découverte par hasard comme souvent. Par contre, les douches froides des sanitaires ne sont pas vraiment appréciées.
BRATISLAVA, capitale du pays avec 430 000 hab. se situe à l’extrême sud-ouest à la frontière avec l’Autriche et la Hongrie. Elle est à 60 km de Vienne.
C’est en 1993 qu’elle est devenue la capitale, le siège du parlement, du gouvernement et de la Présidence lors de la division de la Tchécoslovaquie. Elle compte 3 universités et 3 grandes écoles avec un total de 60 000 étudiants. La langue officielle est le slovaque mais on parle aussi l’allemand et le hongrois.
Le château imposant avec ses 4 tours domine le Danube et la ville ainsi que la cathédrale St Martin. De beaux bâtiments caractérisent le centre historique de cette ville : Le théâtre national, l’hôtel Carlton, le plus grand et le plus beau palais : le palais Primatial qui fait partie de l’actuel hôtel de ville. Le palais Grassalkowich du 18ème siècle est la résidence du Président slovaque. Son jardin est ouvert au public.
Quelques mots pour résumer la Slovaquie : des paysages grandioses, une grande concentration d’immeubles en périphérie des villes, un habitat modeste dans les villages et les conditions de vie des Roms que nous trouvons déplorables.
Quelques informations sur les ROMS glanées ici et là et confirmées par un habitant de Pitesti :
Origine : Selon l’hypothèse de la plupart des ethnologues, l’origine des Roms serait indienne. Les ancêtres des Roms étaient des groupes sociaux/professionnels (bûcherons, bouchers, tanneurs, fossoyeurs, éboueurs, chiffonniers, ferronniers…) qui exerçaient des métiers utiles à la communauté mais considérés comme impurs. Ils ne pouvaient pas être sédentaires et étaient hors caste comme les « intouchables » aujourd’hui.
Le nom « ROM » se serait étendu à tous ces migrants indiens. Certains gitans ne se reconnaissent pas et refusent d’être assimilés aux Roms car pour eux, ce nom désigne seulement les tziganes, romanichels et bohémiens d’Europe orientale.
Les Roms et la seconde guerre mondiale : Les nazis ont exterminé beaucoup d’entre eux. Le début du génocide date de 1940. Les Roms sont exclus de la société et placés dans des camps de travail punitifs. En 1943, déportation de tous les Roms dans le camp d’Auchwitz. Entre 50 000 et 220 000 Tziganes sont morts.
Population : Elle est difficile à comptabiliser. Quelques chiffres :
Slovaquie : 450 OOO à 520 000
Serbie : 105 000
Rép.Tchèque : 150 000 à 300 000
Macédoine : 240 000
Brésil : 600 000 à 1 000 000
Bulgarie : 300 000 à 850 000
Turquie : 1 à 5 millions
Espagne : 600 000 à 1 500 000
France : 500 000 à 1 300 000
Population totale : 5 800 000 à 13 millions.
Lorsqu’un Rom est intégré, il cesse d’être comptabilisé comme Rom. En Roumanie, on reconnaît ½ million alors qu’eux-mêmes estiment être entre 2 et 4 millions.
Langues : Le romani ainsi que les langues locales. En Slovaquie, ils parlent le romani, le hongrois et le slovaque.
Economie : artisanat (rétameur, rémouleur, vannier…) ; commerce d’objets d’occasion (voitures, métaux…) musique et spectacles de rue.
Traditions : Un chef Rom s’attribue volontiers des titres royaux ; il se doit de construire un château (palais à clochetons argentés ou dorés vus dans des villages roumains. Cf. Photos) pour recevoir « ses sujets » lors des fêtes familiales.
Chez certains Roms, la famille du mari doit payer la dot aux parents de la future mariée. Cela explique le statut de la femme qui doit se soumettre à son mari.
Intégration : Le niveau d’intégration dans la société est variable. Dans les années cinquante, des efforts sont faits pour inciter la cohabitation avec la population slovaque. Il est mis en place un programme de lutte contre l’analphabétisme mais avec un refus que la langue tzigane devienne la langue d’enseignement. Par ailleurs, les Roms ne coopéraient pas beaucoup non plus (refus d’envoyer les enfants à l’école, peu d’intérêts pour l’éducation…)
En Slovaquie et en Roumanie, il y a création de partis ethniques avec des représentants au Parlement.
En septembre 2008, les deux députés au Parlement Européen d’origine Rom ont fait voter l’initiative de sept états de l’ancien bloc communiste datant de 2005 : « Décennie de l’intégration Rom » .
pas de problème, vous pouvez.
DANIEL