premières rencontres au Sénégal

RENCONTRES AU SENEGAL

Partant de France avec une température voisine de zéro, nous sommes surpris par la température et la moiteur lors de notre arrivée à l’aéroport de Dakar. Il est prés de minuit et il fait environ 30° C.

Le spectacle qui nous attend est également très chaud. Nous récupérons péniblement nos valises après une demi-heure de doute. Nous recherchons ensuite notre chauffeur en espérant qu’il aura écrit notre nom. En effet un nombre inouï de personnes sont prêtes à nous embarquer pour nous emmener à notre destination, l’espace Thialy à Dakar. Nous apercevons notre nom et c’est avec grand peine que nous suivons notre chauffeur et entrons dans la voiture .

IMG_6980 (Small) DANS LES RUES DE DAKAR

Le long des rues, nous découvrons un premier aspect du Sénégal : les nombreux migrants longeant les rues, venus chercher l’eldorado dans la capitale.

Passant la nuit à l’espace Thialy, créé depuis de nombreuses années par un couple de coopérants français, lors du petit déjeuner pris sur place nous sommes tout de suite dans le bain de la coopération européenne en Afrique.

Notre ami Barry arrive, pour nous emmener sur notre premier lieu de séjour: Nianing tout près de Ndiémane où nous devons rencontrer l’association SPS. Sur le parcours de 90km nous sommes stupéfaits du grand bazar qui jalonne la route. Il nous faudra du temps et de la patience pour nous mettre à l’heure africaine et entrer dans cette dimension que nous ignorions jusque là.

DSC02970 (Small) 40% DE LA POPULATION A MOINS DE 14 ANS

Heureusement le petit hôtel que nous a recommandé P Gevaert , le fondateur de l’association est au milieu du village. Le changement pour les européens est si brutal en terre africaine que beaucoup de touristes ne quittent pas l’espace de luxe préparé pour eux et dans lequel ils trouvent: soleil, piscine, bar, restaurant, plage ; il n’est pas utile d’aller rencontrer les «  sauvages ».

La population est très pauvre, l’habitat sommaire( en dur: parpaings et tôles),les gens en sandales dans les rues, les enfants sont partout. A peine un pied dehors, nous sommes la proie des voisins commerçants et des petits venus quémander les européens ( « toubab, cado »,est l’expression la plus répandue). Il va nous falloir construire une relation normale avec nos voisins dont le sourire ne cesse d’éclairer le visage.

Petit à petit nous faisons quelques rencontres spontanées. Il y a Souleymane, le marchand, qui vend divers objets aux touristes et avec qui nous irons à la pêche en pirogue; Mor le sculpteur. Ses pieds lui servent d’étau, quand assis par terre il fait surgir les êtres de ses morceaux de bois, Aliou gardien de nuit à l’hôtel pour 30 000 francs CFA soit 45 euros et entraineur des équipes de foot des jeunes du village. Il fait également, bénévolement, des fiches d’identité pour les enfants . Paco gardien de nuit remplaçant, pour qui on sent que c’est difficile et qui nous dit être l’espoir de la famille. Il tient à ce que l’on passe chez lui, nous présente sa femme, son père, ses frères etc…

IMG_7136 (Small) SOULEYMANE , COMMERCANT à NIANING

Il y a aussi. Dia Dia, Magatte et Marie Madeleine, employées depuis plusieurs années dans ce petit hôtel. Elles y travaillent 6 jours sur 7. Elles ont pour l’instant un ou deux enfants. Ceux qui ne sont pas scolarisés sont gardés par les membres de la famille qui sont au chômage. Dia Dia a 2 enfants de 4 et 5 ans qui vont à l’école maternelle à Nianing. Le coût annuel de la scolarité est de 66€, dont 8 € pour l’inscription. Ces frais sont supportés par les parents. Bon nombre d’entre eux, au chômage ou ayant très peu de revenus sont aidés dans le cadre d’un parrainage avec des associations françaises ou belges.

Nous avons visité l’école de Joseph qui comprend 350 élèves de la maternelle au CE2, avec 60 enfants par classe. La construction de la classe de CM1 est prévue pendant les vacances scolaires prochaines en juillet, août et septembre avec le soutien financier d’une association vendéenne. Le salaire des enseignants se situe entre 80 000 et 90 000 FCFA soit un revenu mensuel moyen de 165 €. Les frais de scolarité constituent l’ensemble des ressources de fonctionnement de l’établissement c’est pourquoi, hormis les rémunérations du personnel, il est très difficile d’acheter du matériel (fournitures scolaires, ordinateur, livres…) sans une aide extérieure.

DSC02993 (Small) DIADIA EMPLOYEE à l’hôtel

Dia Dia, jeune maman, nous explique aussi que les garçons sont le plus souvent allaités jusqu’à 2 ans et les filles jusqu’à 3 ans. Le suivi des enfants se fait au centre de soins du village mais il y a aussi un pédiatre dans la ville voisine. Seuls les salariés bénéficient d’une prise en charge des frais de santé (60%) du fait d’un prélèvement possible des cotisations directement sur leur salaire. Quant aux allocations familiales perçues par cette même tranche de la population, leur montant est dérisoire.

Magatte nous parle un peu de la polygamie. Un homme peut avoir 4 femmes maximum. Si chacune d’elle a 3 à 4 enfants, le père doit alors subvenir aux besoins de 12 à 16 enfants.  Au cours des riches échanges que nous avons eu dans plusieurs familles, nous avons observés que les hommes qui ont fait des études font le choix d’avoir une seule femme. Elle est souvent analphabète car l’ importance de l’école pour toutes les filles est récente.

Elle s’occupe des enfants, va chercher l’eau au puits et le bois pour faire la cuisine, lave le linge à la main, pile le mil…Ce sont de rudes travaux qui se répètent jour après jour.

Le contrôle des naissances dans le cadre du planning familial est possible mais le fait d’avoir beaucoup d’enfants fait partie de la culture africaine et représente une grande richesse pour la famille même si financièrement c’est difficile.

Nous rencontrons beaucoup d’autres villageois, tous plus attachants les uns que les autres, qui nous invitent à venir partager le plat local. Ils ont en commun d’être extrêmement modestes, la vie se gagne aujourd’hui pour demain, le revenu sert à toute la famille, parents frères et sœurs s’ils ne travaillent pas ou s’ils vont à l’école. Il nous faut du temps pour comprendre le contour des familles.

Souvent au travers d’une conversation, nous sentons que les choses ne sont pas faciles. Dans le village a été créée une coopérative de femmes. Cette structure achète des produits qu’elle met en vente dans une vingtaine de magasins. Chaque femme adhérente peut amener un client et faire une vente. Dans ce cas elle retire 50% de la marge sur la vente. Elle peut donc devenir commerçante sans argent. Telle femme qui nous a vendu un objet, nous dit: «  j’ai pu acheter mon riz et donner le reste à la voisine pour qu’elle fasse ses courses ».voila la solidarité dans la précarité que nous découvrons.

Quand nous traversons le village, nous sommes interpelés pour prendre le thé.

Nianing n’échappe pas à une généralité au Sénégal: personne ne s’occupe des poubelles. Les décharges, quand elles existent sont en plein air. Il y a des plastics et des cartons un peu partout. Souleymane a une idée à ce sujet: traiter la question des déchets et embellir le village pour que les touristes aient plaisir à quitter les hôtels pour venir rencontrer les gens du village. Les autorités sont d’accord et prêtes à le suivre pour en faire un modèle. Affaire à suivre……

IMG_7213 (Small) MENUISERIE AU CENTRE DE NIANING

Dans le village nous voyons des menuisiers faire des lits et des armoires, des métalliers façonner des portails, balcons et escaliers. Tous ces ateliers débordent et sont souvent en plein air le long de la route, des couturiers vous habillent sur mesure en 24H. Des épiciers vendent les produits de base pour les voisins. Une cabane de tôle attire notre attention. C’est une fabrication de petits déjeuners sur la place centrale. On vient y chercher une bouillie de céréales pour moins chère que si on la faisait soi même.

Et puis il y a les animaux en liberté un peu partout : chiens , chèvres, moutons, vaches, ânes etc ….

C’est de là que nous partons à Ndiémane, environ 10 km plus loin, rencontrer Sahel People Service………à suivre

nous avons mis sous la rubrique Senegal les grandes caractéristiques du pays. La galerie de photos est à suivre.