retour en bulgarie
Retour en Bulgarie
Après un weekend passé en Serbie, nous sommes de retour en Bulgarie. Nous atteignons SOFIA (1 200 000 hab.) à l’ouest du pays. Cette capitale se distingue par son architecture monumentale aux allures moscovites car n’oublions pas que la Bulgarie fut sous la tutelle soviétique de 1944 à 199O. Dans ce décor imposant, la cathédrale, plantée au milieu d’une vaste place, ne passe pas inaperçue avec ses coupoles dorées.
Nous cherchons à nous poser quelque part sur cette place avec quelques hésitations justifiées. En effet, nous observons le ballet incessant des camions du service de la fourrière en pleine action mais on nous rassure : notre roulotte est trop longue pour être emportée dans leurs griffes. Malgré cette bonne raison, nous nous y installons , néanmoins avec quelques réticences. Nous avons le pressentiment de ne pas être au bon endroit ce soir (ce qui nous arrive peu souvent) à juste titre puisque vers 21 heures nous sommes apostrophés par la Police qui nous demande de quitter les lieux sur le champ et de la suivre. « Vous êtes en danger ici, banditisme… en Bulgarie, vous ne devez pas rester en dehors de places sécurisées… » nous dit-elle. Nous obtempérons sans mot dire, ravis de pouvoir dormir sans crainte dans un lieu gardé au cœur de la vieille ville.
Tout près de la magnifique cathédrale se trouve la basilique Svéta Sofia qui, habillée de briques, paraît bien austère. Elle figure parmi les premières églises orthodoxes. Nous traversons le marché aux puces dans le parc qui entoure la cathédrale. Nous y retrouvons beaucoup d’icônes.
L’autre monument célèbre de la capitale est le beau théâtre national de couleur vieux rose, restauré en 1976. Face à cet édifice, un vaste bassin avec des jets d’eau et des sculptures attirent notre regard. Cet endroit calme et agréable est le rendez-vous des joueurs d’échecs. Puis nous découvrons par hasard le marché couvert sur 3 étages avec toutes sortes d’échoppes, de services (poste, banques, restauration…). Nous nous réapprovisionnons en fruits secs et oléagineux.
Le cœur de la ville bat son plein. Les travaux semblent permanents. Les fouilles archéologiques sont préservées et mises en valeur. Pour les Sofiotes et les visiteurs, les lieux de promenades ne manquent pas dans la capitale ainsi qu’aux abords : églises, monastères, forêts…
Nous prenons la direction de PLOVDIV dans la plaine de Thrace à 157 km de Sofia. C’est la deuxième ville du pays avec ses 375 000 habitants et sans doute la plus belle cité de Bulgarie. Elle s’étend sur cinq collines dont trois sont occupées par la vieille ville. Nous flânons dans les vieilles rues pavées qui nous emmènent entre les maisons colorées accrochées à ces collines. Les clochers des églises et les minarets des mosquées se côtoient.
Une plaque commémorative apposée sur la façade d’une jolie demeure peinte en rose attire notre attention. Le Président de la République française, François Mittérrand, en visite à PLOVDIV le 19 janvier 1989 s’est rendu dans cette maison en hommage à Lamartine venu en 1833 lors de son voyage en Orient. Il dit à propos des pays sous domination communiste : « Avec l’autre Europe, j’ai la conviction que les portes du siècle prochain s’ouvriront sur un air de liberté qui passera par les portes, par les fenêtres ».
En poursuivant notre chemin, nous découvrons le magnifique théâtre antique qui domine la cité. Construit au IIème siècle, l’amphithéâtre pouvait contenir plus de 3000 spectateurs. En été, des spectacles d’opéra, des concerts et des rencontres folkloriques y sont encore organisées.
La rue piétonne du centre ville est aussi très agréable. Les magasins modernes côtoient les façades colorées du début du XXe siècle.
La pluie nous surprend et nous nous éloignons du cœur de la cité pour rejoindre notre roulotte parquée sur l’immense place déserte sécurisée du palais des congrès, à proximité d’une rocade très bruyante.
Ayant repéré notre plaque d’immatriculation, un homme d’origine française se présente à nous pour échanger. Il vit en alternance en Normandie et à Sofia. Il a créée une société de conseils afin d’aider des entreprises françaises à s’installer dans la région. Il nous informe que Sofia a investi dans quatre hectares de panneaux solaires photovoltaïques et que ce genre d’investissement se développe dans le pays. Par ailleurs, il nous explique que le prix de l’immobilier sur la côte est aussi élevé qu’en France.
Il considère que la vie est aussi paisible en Bulgarie qu’en France.
Nous sommes le 21 octobre et nous quittons Plovdiv en direction d’Istanbul. Nous faisons une halte à BISER près d’Armanli à environ 50 km de la frontière turque dans un camp tenu par un anglais depuis 3 ans. Nous y restons 3 nuits, le temps de nous refaire une petite santé au calme.
Biser est un village de 4OO habitants. Il ressemble beaucoup à Patulele en Roumanie . Lorsque nous le traversons à pied, les femmes, assises à la porte de leur maison et entourées d’une ribambelle d’enfants, nous dévisagent tandis qu’à la terrasse d’un modeste café des groupes d’hommes discutent tout en nous observant. L’un d’entre eux nous invite à partager la raikja (eau de vie du pays). Un moment mémorable pour tous que nous immortalisons par une photo. Chacun se prête au jeu malgré le parcours de vie difficile qu’ils évoquent brièvement.
Nous quittons Biser et emportons dans nos bagages tous ces visages marqués par le temps mais très accueillants.
Félicitations,
très beau reportage.
Après avoir vu l’Europe du sommet du Mont-Blanc ,vous la voyez du plancher des vaches.
Bonne suite à vous deux.
Très Amicalement
Olivier
Aller un rêve de plus: J’imagine le théâtre du Pansay, jouant le Bourgeois Gentilhomme sur la scène de ce splendide théâtre antique…