sejour dans la république d’ATATURK

La Turquie

Nous entrons en Turquie par un temps estival, soleil et 27°C au compteur. Notre ardeur est néanmoins ralentie par un contrôle en règle à la frontière. En effet nous sommes contrôlés par 6 policiers successifs,le dernier réalisant une fouille non hostile. Et les portes de la Turquie s’ouvrent à nous.

Nous avons prévu une étape à Silivri,au bord de la mer de Marmara , 70KM avant Istanbul. Nous prenons place à 30m de la mer sur un camping référencé par notre guide. Au premier coup d’œil nous avons pourtant hésité, nous demandant si nous n’étions pas dans un camp de gitans. » Et alors ! » : Nous direz vous. Encore un peu de préjugés. En fait nous étions bien dans un camping normal !! Simplement ça ne se voyait pas trop, pour nous français qui venons des pays du nord. L’accueil est chaleureux, une escorte nous accompagne à notre emplacement de rêve. De notre roulotte nous entendons le clapot des vagues de rive. Même si les normes d’hygiène sont loin de nos habitudes, nous sommes heureux d’être arrivés dans la république d’Atatürk crée au premier quart du siècle dernier. Nous passons quelques jours sympas en ce lieu, voyant la température déclinée, jour après jour.

C’est là que nous vérifions la qualité d’accueil des Turcs qui ne sont pas tout à fait comme nous. En prenant le bus pour aller à Silivri, nous nous doutions qu’il nous serait difficile de trouver la solution pour le retour. Et ce fut le cas. Marchant sur le bord de la route vers le camp, nous espérons voir un taxi. Mais, rien. Nous nous arrêtons au premier restaurant pour demander où trouver un taxi .Pas de problème, le restaurateur téléphone. Et dans l’attente nous propose un thé. Je propose de le payer, ce qu’il refuse. A peine commençons-nous à boire, le taxi arrive. Il lui propose un thé à son tour et nous partons tous sans payer. C’est normal, nous sommes en Turquie.

Départ pour Istanbul, où nous avons un break familial. Rapidement en approchant nous comprenons que nous arrivons dans une capitale hors du commun, par sa taille, sa localisation, son relief, son architecture, son histoire.

Sa population est située entre 15 et 20millions d’habitants selon les sources. En arrivant à la périphérie nous sommes impressionnés par les innombrables blocs d’immeubles qui laissent présagés la densité de la population.

Sa localisation le long des deux rives du Bosphore : Istanbul est moitié en Europe, moitié en Asie.

La ville est située sur une succession de collines.

Son architecture est d’une richesse exceptionnelle. Les mosquées ont une large place .

Le nombre de francophones que nous rencontrons nous montre qu’elle est bien connue cette ville qui fut Byzance et Constantinople au cours des siècles.

En déambulant dans les rues de la ville historique, et plus encore dans le « grand bazar » ou le «  bazar égyptien » nous sommes étonnés par le sens du commerce des hommes. Aujourd’hui, il pleut, dans la rue nous croisons les vendeurs de parapluie ; un autre nous informe que la mosquée est fermée pour cause de prière et nous invite en français dans son magasin voisin ; nous rentrons à 23H et de nombreux magasins sont ouverts, un commerçant à la porte de sa boutique nous dit être prêt à nous aider à nous libérer de notre argent. Le long des trottoirs, devant les restaurants, il y a toujours quelqu’un pour nous venter la qualité de ce qu’on mange chez lui. Évidemment, quand nous arrivons, ils reconnaissent bien « nos têtes de merlans fris » .Il faut mieux savoir que tout se discute. Mais cette période d’adaptation passée, quand nous exprimons avec précision que nous n’avons pas besoin, ils restent très cordiaux avec même souvent une pointe d’humour.

L’un deux nous dit que ce sens du commerce, ils l’ont développé avec les juifs, qui selon lui, sont encore très présents dans les affaires, dans la région.

Ils débordent d’imagination quant aux activités commerciales ou de services. Ainsi nous avons rencontré : cireurs de chaussures, vendeurs de graines pour pigeons(les oiseaux, pas nous), vendeurs de mini machines à coudre (proche de l’agrafeuse), prestataires de cartes de visites, porteurs et livreurs, vendeurs de parapluies jetables les jours de pluie, vendeurs de fruits frais réalisés devant nous, peseurs de personnes avec vente de mouchoirs jetables, vendeurs de marrons grillés et maîs cuit, accompagnateurs avec bateau sur le Bosphore, vendeurs de petits outils à dessiner, vendeurs de moules prêtes à consommer sur place à l’unité, et vendeurs de tous produits comme vêtements, chaussures, sacs, épices et j’en oublie la majorité.

Nous trouvons encore ,dans le centre, des rues spécialisées par activités : les tissus, la décoration, la quincaillerie, les pièces détachées, etc…..

Nous nous étonnons également des liens qui existent entre eux, à tel point qu’il est parfois difficile de savoir pour qui travaille tel ou tel.

Ce sens des affaires et de l’activité peut sembler contraignant pour le visiteur, mais par ailleurs, nous ne voyons personne faire la manche dans la rue.

Nous n’avons pas rencontré de femmes dans les activités de commerce.

22-mosquée bleue 532 [640x480]

LA PLACE DE LA RELIGION

85% des habitants du pays sont musulmans. Les stambouliotes sont réveillés chaque matin par l’appel à la prière du muezzin du haut de son minaret qui se répète cinq fois par jour.

Le nombre de mosquées et l’appel à la prière rendent la religion très présente dans la vie des turcs mais non pesante pour les non-pratiquants et observateurs que nous sommes. Elle paraît s’intégrer naturellement dans leur quotidien et leur emploi du temps..

Les musulmans pratiquants viennent prier à la mosquée en fonction de leur activité professionnelle. La prière débute par les ablutions c’est-à-dire le lavage du visage, des mains et des pieds à l’extérieur de l’édifice. Nous sommes étonnés de voir des hommes de tous les âges, en costume ou dans toute autre tenue pratiquer ce rituel, indifférents au public, plusieurs fois par jour.

Parmi les monuments ottomans présents dans le quartier Sultanahmet au cœur de la vieille ville d’Istanbul où nous nous posons quelque temps, la mosquée impériale Sultanahmet, construite entre 1609 et 1616 et connue sous le nom de mosquée bleue, lance ses 6 minarets dans une grande élégance. Sa grande et ses petites coupoles se détachent du paysage.

Ce n’est pas la prière mais l’envie de pénétrer à l’intérieur qui nous appelle. Après s’être déchaussés, nous entrons librement et nous sommes véritablement éblouis par la beauté de l’édifice. La luminosité et l’espace confortable (moquette au sol) nous donnent un sentiment de bien être. La décoration est faite de très belles faïences aux couleurs dominantes bleues, de peintures, de boiseries incrustées de nacre, de marbre… Une ambiance feutrée et reposante se dégage de ce lieu que nous retrouverons plus tard dans d’autres mosquées toutes aussi belles les unes que les autres.

A propos de la place des femmes : nous remarquons, dans la rue, qu’une partie des femmes turques portent le voile. Beaucoup de jeunes femmes ont adopté la tenue européenne. Elles semblent peu présentes dans les activités de commerce. Nous en avons vu ,dans des activités de service tenir leur rôle, au même titre que les hommes.

44-pont sur le BOSPHORE-portée de 1060M en tre les deux piles 722 [640x480]

LE BOSPHORE

Le détroit du Bosphore, long de 30km, sépare en deux , la ville d’Istanbul : une partie européenne et une partie asiatique. Il relie la mer Noire à la mer de Marmara. C’est un passage très important qui assure le commerce entre l’Orient et l’Occident. Ce détroit est le seul accès à la Méditerranée pour la Russie. Il laisse passer de nombreux pétroliers et navires marchands.

Suite à de nombreux accidents importants qui ont engendré une grande pollution de ses eaux, la Turquie a mis en place un contrôle et un accompagnement de chaque bateau lors de sa traversée.

Lorsque nous nous promenons sur les rives du Bosphore, nous apercevons au loin tous les cargos qui attendent dans la mer de Marmara leur droit de passage. Au coucher de soleil, tous ces bateaux éclairés nous offrent un beau spectacle.

Le pont du Bosphore, construit en 1973, relie l’Europe à l’Asie. Il est l’un des plus grands ponts suspendus du monde avec une portée de 1074m entre ses deux piles. Sa longueur totale est de 1560m.

C’est un véritable chef-d’œuvre que nous admirons sous toutes faces à différents endroits : tout d’abord des collines asiatiques de BÜYÜK CAMLICA où nous profitons d’une douce soirée en famille. Comme beaucoup de Stambouliotes, installés en terrasse autour d’un apple-tea, nous assistons au spectacle qu’il nous offre, tantôt bleu, tantôt vert, tantôt rouge. Il serpente au-dessus du Bosphore et entraîne avec lui un flot incessant de voitures éclairées à la tombée de la nuit. Que c’est beau !!!

Une sortie en bateau nous emporte sur les eaux tumultueuses du Bosphore mais nous avons toute confiance dans notre capitaine chevronné. Nous nous approchons peu à peu de ce pont qui nous impressionne. Il enjambe le détroit avec grâce et élégance.

Cette balade le long des deux rives nous fait aussi découvrir les palais dont celui de Dolmabahçe qui s’étire dans toute sa splendeur sur 600m, les maisons colorées accrochées aux collines, une forteresse, les hôtels luxueux, les terrasses de café animées…

Le Bosphore est un élément essentiel dans la vie économique du pays et les stambouliotes y sont particulièrement attachés.

REFLEXION

Depuis le nord de l’Europe,où nous étions au 15aout, nous avons parcouru 9000 KM (pas au plus court) et nous sommes arrivés à Istanbul aux portes de l’Asie. La première impression qui nous vient à ce sujet, c’est que ,finalement, l’Europe n’est pas très grande,en fait ,un peu comme la terre.

Nous venons d’arriver dans un grand pays, la TURQUIE (800 000KM2 avec 71 000 000 d’habitants), plus grand que chacun des pays européens. Le poids de ce pays est très important, c’est un partenaire économique de premier plan avec l’Europe. Nous rencontrons une culture différente de la notre, mais dans le quotidien les relations sont excellentes. Nous aimerions parfois avoir les mêmes échanges simples, prévenants et cordiaux avec les français, que ceux que nous avons eus ici.

Évidemment ces impressions nous les ressentons au cours d’un bref passage. De plus, nous avons visité la partie européenne qui ne fait que 13% du territoire turc.

vos commentaires peuvent compléter ce propos.

Ce pays vient d’entrer dans des négociations avec l’union européenne pour examiner sa candidature. Ça fait débat……